Le Secrétaire d'Etat à l'Energie, Melchior Wathelet, ne comprend pas le revirement qu'a fait, selon lui, la Commission de Régulation de l'Electricité et du Gaz (CREG) à propos du maintien des centrales nucléaires et de la subsidiation de nouvelles centrales au gaz. Il s'en est ouvert à Bertrand Henne ce mercredi matin dans Matin Première.
"Je ne comprends absolument pas ce revirement de la CREG", a déclaré Melchior Wathelet sur les ondes de la Première. La commission de régulation de l'électricité et du gaz s'interroge sur le coût des centrales au gaz et se demande si certaines centrales nucléaires existantes ne pourraient pas rester ouvertes.
Pourtant tout était décidé dans le plan pour la sécurité d'approvisionnement en électricité, qui avait été laborieusement conclu en juillet 2012 et reposait sur 3 piliers. Un : des solutions à moyen terme d'aide aux installations existantes et de mise en réseau. Deux : la confirmation du calendrier de sortie du nucléaire sauf pour Tihange 1 prolongé jusqu'en avril 2025. Et trois, le lancement d'appel d'offre pour des centrales TGV, turbines gaz-vapeur pour lesquelles la Belgique garantirait la rentabilité aux investisseurs.
C'est sur ce troisième pilier que la CREG est très critique. Elle estime d'abord qu'il y a un problème de timing parce que ces nouvelles centrales n'arriveront qu'après 2017 alors que les difficultés d'approvisionnement interviendront avant. Ses critiques portent aussi sur la technologie retenue. Enfin le régulateur estime que le mécanisme de soutien aux investisseurs pour les nouvelles centrales perturbera le fonctionnement du marché et qu'en fin de compte, il y aura un surcoût pour le consommateur final. Et même si la CREG avance des solutions alternatives, son rapport ressemble fort à une remise en cause fondamentale du plan électricité du Gouvernement.
D'après le Secrétaire d'Etat à l'Energie, la position adoptée par le régulateur met en péril la sécurité de l'approvisionnement énergétique de la Belgique en 2016-2017. "Ce n'est pas une option", a-t-il souligné.
Pour assurer la pérennité de la production d'électricité, le gouvernement a décidé de soutenir les centrales au gaz. L'un des projets d'arrêté royal porte ainsi sur la mise en service de nouvelles centrales au gaz en 2016. Ce projet a été soumis à la CREG qui a publié mardi un avis plutôt négatif.
Auparavant, le régulateur avait cependant émis maintes fois un avis inverse notamment sur la pertinence technologique des centrales au gaz.
En outre la CREG s'interroge: "La question de l'opportunité d'une subsidiation de nouvelles capacités coûteuses se pose alors que l'on veut fermer des capacités nucléaires existantes à faibles coûts qui pourraient être prolongées de quelques années". Question qui arrive dix ans après la décision de la Belgique d'éteindre le nucléaire et moins de deux ans avant la fermeture des deux premiers réacteurs (Doel 1 et 2).
Dans sa conclusion, la CREG va plus loin et estime que "d'autres solutions doivent être envisagées", dont le "maintien en service de certaines capacités existantes menacées de fermeture".
Source: RTBF avec Belga
Date: 08 mai 2013