La CREG (la Commission de régulation de l’électricité et du gaz) joue à l’éléphant radiocatif dans le magasin de porcelaine durable. Elle préconise le maintien en activité des centrales nucléaires. L’info est dans le journal De Standaard, ce matin. C’est un coup de canif dans les plans gouvernementaux concernant le futur de la gestion énergétique du futur en Belgique.
L’accord avait été conclu dans la douleur. Au bout de longues discussions, le gouvernement s’était accordé sur plusieurs actions pour le futur de son énergie. Parmi celles-ci, le soutien aux centrales au gaz. Ces centrales qui permettraient de participer aux besoins en énergies consécutifs à l’arrêt des centrales nucléaires et à l’augmentation de la demande en énergie.
Ce soutien avait été coulé dans un projet d’arrêté royal. Celui-ci, soumis à la CREG, s’est vu recevoir un carton rouge. «Trop cher» bougonne la CREG. Pourquoi dépenser tant d’argent quand on peut poursuivre de la production d’énergie moins coûteuse avec le nucléaire?
Et la CREG de proposer le maintien en service de centrales qui ont déjà été condamnées par le gouvernement au début des années 2000. C’est une baffe. Qui laisse le gouvernement très dubitatif. «Cela m’inquiète, me surprend» a déclaré ce matin, Melchior Wathelet, le secrétaire d’État à l’Énergie, sur les ondes de La Première.
Soyons corrects !
Ce qui étonne Melchior Wathelet, c’est un avis qui s’oppose à d’autres avis rendus par la même CREG, ces dernières années. «Cet avis est contraire à ceux du passé» s’insurge le secrétaire «la CREG change d’avis sans l’expliquer».
«Ceux qui disaient qu’il allait y avoir un blackout, cet hiver, c’était la CREG. Celle-ci affirmait qu’il fallait de nouvelles sources d’énergie». Là, c’est l’occasion de créer de nouvelles sources d’énergie qui est critiquée par la CREG. «Je ne comprends absolument pas» répète Melchior Wathelet.
Et le coût? Oui, ça va coûter cher concède le secrétaire d’État, mais il faut absolument prévoir des alternatives. Laisser faire le marché comme le suggère la CREG? «Aucun investisseur ne vient en Belgique dans ce dossier. Par absence de vision. Si on faisait que la CREG dit, on n’avancerait pas».
Melchior Wathelet estime que la CREG n’envisage que le facteur et en oublie la sécurité en approvisionnement. «On ne fait rien et on voit comment ça vient? Un gouvernement ne peut pas se permettre cela. Soyons corrects.» Et le secrétaire d’État d’évoquer le fait que cet hiver, la Belgique est «passée tout juste en termes d’approvisionnement».
Source: lavenir.net
Date: 08 mai 2013
Auteur: Thierry Dupiereux